La découverte du parc KRUGER et de la réserve privée de KAPAMA a été une expérience fabuleuse pour nos amis “Zoulous“ qui ont pu approcher et observer une faune africaine de rêve, bien plus naturelle qu’à travers les grilles d’un zoo ou d’un cirque… Et après cette grande bouffée d’air sauvage, ils ont repris la route vers le nord, direction Livingstone.
Nos zoulous motards ont laissé leurs bécanes sur le parking de l’hôtel a Hazyview pour partir 3 jours en exploration 4×4 dans le grand Park du Kruger et la superbe réserve de Kapama. L’ambiance est vraiment au top dans ce groupe, tout le monde connait la chance qu’il a d’être ici en cette période internationale complexe et de traverser ces beaux pays . Après cette séquence de faune africaine, notre ami photographe Marcel a du repartir en avion sur Paris afin d’effectuer un shooting de photos pour des affiches de cinema de la Pathé d’un futur film. Le pauvre il doit prendre son vol le 26 Novembre, le jour même ou des chercheurs sud Africains annoncent la découverte du variant Omicron du covid19 ce qui provoque l’interdiction de vol entre l’Afrique du sud vers l’Europe… Alors que l’OMS était contre. On arrive à la faire rentrer en France par des pays où personne ne veut aller à cause de la guerre civile pour qu’il puisse faire son boulot le Lundi comme prévu…
Les Zoulous enfourchent leurs bécanes et repartent vers le nord. On avait prévu de passer par le Zimbabwe entre le Park Kruger et Livingstone mais les frontières sont un peu complexes en ce moment, donc on change le plan de route et après Luis Trichardt, nous filons au Botswana. La frontière est un peu longue à franchir mais en se coordonnant tous et en gardant un bon esprit convivial, ça finit par passer. A chaque opportunité qui se présente, ce groupe de voyageurs part à la découverte des environs, en bateau sur une rivière de crocs, en 4×4 dans une réserve animale… Ces motards sont d’authentiques voyageurs ! Aucun touriste dans le lot ! Lors de la dernière étape sud Africaine vers la frontière Botswana , on tente tous une route secondaire par le nord sur 350 km et on doit tous se farcir plus de 60 km d’une ancienne route goudronnée abandonnée depuis des décennies et qui est devenue pire qu’une mauvaise piste. On roule le plus sagement possible mais Didier pète sa jante avant sur un nid de poule pris en frontal. Les jantes à bâton et aluminium seront désormais interdits dans nos voyages car trop fragiles en zone turbulentes et surtout irréparables. Encore une fois, je suis admiratif du courage et du sourire de ces 8 passagères qui affrontent ces conditions terribles de roulages sans se plaindre. Je ne ferai même pas 1 km en tant que passager dans ces conditions. Nos 2 véhicules 4×4 restent loin derrière, car très ralentis par cette portion de route minée par l’oubli.
La remontée du Botswana vers Kasane en passant par Francistown se passe bien sur un ruban de goudron parsemé de villages et parfois d’éléphants sauvages. Deux ou trois fois, la route s’élargit sur une ligne droite de 1 à 2 km, correspondant aux pistes d’atterrissage des communautés locales. L’ancien ferry archaïque et charismatique du fleuve Zambeze qu’on empruntait jadis dans nos voyages T3 depuis 2004 au niveau de Kasane n’existe plus. Depuis le mois de Mai dernier un grand pont moderne permet de traverser le fleuve au sec. A cette frontière Botswana – Zambie, nos jeunes accompagnatrices Justine et Amandine, basées à Cape Town, se chargent de faciliter les formalités de chacun. Derrière leur apparence de gamines, elles ont une grande responsabilité dans la réussite de ce voyage ZOULOU 2021 !
L’Afrique regorge de surprises à chaque village, je suis même tombé sur un nid de vieilles bécanes avant la frontière, qui abritait aussi une Bugatti d’avant guerre !…
En entrant en Zambie, on change d’Afrique ! Ou plutôt, on entre vraiment en Afrique ! Celle des petits villages de cases, des gens actifs à assurer les besoins essentiels de chacun. Même étant photographe par ADN, cela devient difficile de s’arrêter à chaque opportunité de portraits car la décence impose le respect d’autrui. Sans avoir le temps minimum nécessaire pour faire connaissance, s’intéresser à la personne rencontrée et échanger des valeurs avant de sortir l’appareil photo, je me dois de rester frustré de ne rien immortaliser des tableaux africains qui traversent ma visière. Je dois me contenter de les photographier et enregistrer avec mes yeux : un homme en short pourtant une vieille brouette déglinguée contentant un gros synthétiseur et une énorme enceinte… 3 gamins hurlant de joie à notre passage, assis à califourchon sur la branche d’un grand arbre mort tombé au sol… Une femme très enceinte déambulant sur le bas coté avec un parapluie rose vif pour la protéger d’un soleil agressif… Un homme chargé d’un matelas 2 places sur son dos, qu’il retient par une sangle arrimé à sa tête, tout en portant un gros sac dans chaque main, sur une route défoncée a 10 km de tout village sous le cagnard, ou un jeune garçon frêle poussant un vieux vélo rafistolé et lourdement chargé de sacs de charbon de bois pour gravir une longue cote… Celui là, avec Fabrice on s’est instantanément arrêtés pour l’aider à pousser son fardeau à roulettes sur les 200 derniers mètres de la cote. Une fois au sommet, on l’a laissé repartir , ébahis que nous étions et trempés de sueur dans nos blousons motos et sous nos casques.. Mais surtout incrédules devant une telle résilience et bonne humeur dans une corvée quotidienne qui l’amène à près de 30 km de chez lui vers Livingstone pour vendre de quoi subsister avec sa jeune famille. On a interdiction formelle de se plaindre de quoi que ce soit dans ce voyage, quelles que soient les conditions météo ou de roulage car à coté de ces discrets héros du quotidiens nous ne sommes que de simples guignols…
Le 29 novembre nous arrivons à Livingstone, cette ville que j’ai toujours adorée revoir depuis tant d’années. Une ville de légende qui n’a pas beaucoup changé et bien sûr ce site magique des chutes Victoria qui font émerger en nous toutes ces images de films tournés en Afrique au coeur d’une faune de rêve… Livingstone est la pointe extrême nord Est de notre itinéraire où nous restons 2 jours, avant de repartir vers Cape Town pour affronter les chaleurs du Caprivi, de l’Okavango et des déserts Namibiens.
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Photos de Marcel HARTMANN et Arnaud BALDET