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Long Way Home Asia 2019

Portrait de Eric

Quand mon père a appris mon existence dans le ventre de ma mère, il nous a abandonnés elle et moi. Du coup à ma naissance je suis sorti les pieds devant, à tâtons, prudent envers ce monde inconnu qui m’attendait. La prudence m’a toujours accompagné depuis, avec un fort instinct de survie. J’ai commencé à voyager seul à 14 ans, au Canada pour aller voir mon oncle Jack. Côté moto, ma première bécane était une 125 XLS, suivi d’une 750 LVR, une Ducat Darmah 900 SS et d’une K100LT, avant de bifurquer vers les maxitrail GS et Africa pour voyager. A mes yeux, une moto, aussi belle et fabuleuse soit-elle n’est qu’un objet mort et sans valeur. Ce n’est que lorsque l’homme ou la femme l’utilise qu’elle prend vie. C’est un peu comme un harmonica. Ce n’est qu’un objet vide et mort sans celui ou celle qui lui donne le son et la vie. C’est pour ça que je ne suis pas du tout fan de moto mais passionné par ce qu’on peut faire avec une moto. Et je peux très difficilement vivre sans. J’adore voyager en moto, aussi simple que ça.

Je me suis embarqué dans des études scientifiques puis d’enseignement de sport, avant de tout larguer pour partir dans un premier tour du Monde en Traction Avant Citroën à 26 ans. L’image a toujours été la source de mes motivations, ainsi que mes lectures d’enfance. J’ai toujours rêvé de m’immiscer dans les voyages extraordinaires de Jules Verne. Et au fond de moi, je ne suis pas en phase avec mon époque. J’aurais voulu naître 50 ans plus tôt pour explorer et découvrir des endroits vierges, ou 50 ans plus tard pour explorer l’espace et voir la Terre d’en haut.

J’adore partir d’une feuille vierge et d’une planisphère, pour imaginer des nouveaux voyages à partager avec des potes, en trouvant des solutions logistiques, administratives, géopolitiques et parfois humaines pour les mener à bout. Malgré 6 tours du Monde et presque une quarantaine d’expés trans-continentales, je ne me considère pas comme un Aventurier puisque j’ai fait un métier de ma passion. Je connais un orthopédiste qui a opéré des centaines de bras et de jambes à Mont de Marsan, un neurochirurgien qui ouvre 5 à 10 cerveaux par jour à la Ciotat. Et moi mon boulot, c’est de produire des voyages un peu hors normes à travers les continents. C’est tout ce que je sais faire. J’adore le sourire ou les larmes de bonheur de mes clients devant des sites ou expériences hors du commun où j’ai réussi à les amener. J’adore aussi le petit logo T3 qui, au-delà d’une petite entreprise, est surtout un symbole de liberté, pour moi, mes participants, voire même par procuration pour ceux qui nous suivent sur les blogs et réseaux.

Depuis une trentaine d’années, je me suis toujours attaché à cinq fortes valeurs humaines sur lesquelles je base toute ma vie et mes décisions dans mes rapports avec les gens, les partenaires, les prestataires, les amis … Quand un problème arrive dans une de ces relations, je me rends compte qu’une ou plusieurs de ces cinq valeurs ne sont pas respectées. Je m’applique bien sûr à donner le meilleur de moi aussi en retour.  Je tiens fort à mes quelques amitiés de plusieurs décennies et je chéris profondément les complicités construites dans nos voyages avec ces clients devenus amis au fil des années, des pays et épreuves traversés. J’aime beaucoup ces personnes. Ce Long Way Home est ma formule de voyage préférée car il permet d’aller au fond des choses, des continents et de soi même. J’aime veiller sur mes participants et les aider à aller au-delà de ce qu’ils osaient rêver, de les ramener en bonne santé avec une vision meilleure du Monde.  Dans un tel voyage, on ne peut mentir à personne et encore moins à soi-même. C’est l’occasion idéale pour savoir relativiser, mieux se comprendre et profiter de certaines altitudes ou solitudes pour déposer en chemin les poids de l’âme et du cœur. Il me reste encore un dernier fardeau à abandonner quelque part dans ce voyage, pour revenir enfin meilleur, heureux et en phase entre celui qu’on aimerait être et celui qu’on est vraiment. It’s a long way home…. 

Baluchon.

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